Afin de réguler le secteur, les acteurs de l’influence et de la création de contenus se regroupent désormais dans la fédération professionnelle des influenceurs. L’Umicc est née au début de l’année pour poser les fondements et les cadres du métier d’influenceur et de créateur de contenus.
Le début de la nouvelle année est marqué par d’importants changements pour les influenceurs français. En effet, suite à l’impact du conflit qui oppose le rappeur Booba et Magali Berdah, agente de nombreux influenceurs de renom, le secteur fait l’objet d’une consultation publique par le gouvernement. Pour faire face à cette initiative du ministère de l’Economie et des Finances et aux accusations qui pèsent sur eux, les influenceurs font preuve de solidarité. Ils fondent l’Union des métiers d’influence et des créateurs de contenus (Umicc). Il s’agit d’une fédération professionnelle qui défend les influenceurs et leur secteur d’activités.
Naissance et raisons d’être de l’Umicc
Pour rappel, l’opposition entre les deux camps a commencé par la critique d’un influenceur à l’endroit du rappeur qui a fini par accuser les influenceurs de pratiques commerciales trompeuses. Le conflit qui a dégénéré en cyberharcèlement envers Magali Berdah est arrivé jusqu’aux tribunaux. Le sujet continue de faire des vagues sur les réseaux sociaux où le rappeur a lancé une véritable campagne contre ceux qu’il appelle les #influvoleurs d’après un hashtag qu’il a créé. Il a même fini par interpeller le gouvernement qui devrait faire des propositions au mois de mars prochain.
Compte tenu de la situation, les influenceurs ont pris les devants en créant l’Umicc. Constituée par 7 grandes agences qui œuvrent dans le marketing d’influence, l’Umicc regroupe une centaine de créateurs de contenus dont le nombre d’abonnés varient entre 100 000 et 18 millions. On y compte également plus de 100 000 micro créateurs. Ces derniers sont éparpillés sur différents réseaux dont YouTube, TikTok, Instagram et Snapchat.
La fédération professionnelle des influenceurs ambitionne de développer une influence plus responsable pour protéger les consommateurs. D’après son site, l’Umicc a pour mission de « promouvoir une image positive du secteur et des créateurs de contenu auprès du public et des médias ». Elle cherche aussi à créer un environnement où les influenceurs et créateurs de contenus peuvent évoluer en proposant les réformes nécessaires aux pouvoirs publics. L’Umicc tient également à faire connaître aux créateurs de contenus leurs droits et devoirs. Avec la création de l’Umicc, la fédération a également amélioré leur méthode.
Un nouveau mode de travail
Les influenceurs et les créateurs de contenus veulent professionnaliser davantage leur secteur d’activité. Quelques initiatives ont été prises à cet effet. Pour commencer, l’Umicc a créé son propre site web par lequel les influenceurs et créateurs de contenus peuvent adhérer à la fédération. Pour ce faire, les agences doivent établir leur résidence fiscale en France et les créateurs de contenus dans l’Union Européenne. Les influenceurs de Dubaï et le dropshipping n’y ont pas leurs places. Les agences adhérentes obtiennent le « label agence ».
Un « label créateurs » a également vu le jour. Les créateurs de contenus peuvent l’obtenir en adhérant à l’Umicc et par le passage du Certificat de l’influence responsable mis en place par l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité). 150 créateurs l’ont déjà obtenu jusqu’au mois de septembre dernier. A ce jour, la fédération professionnelle des influenceurs dispose déjà de 10 propositions à soumettre au gouvernement. Parmi les plus importantes, ils y stipulent la définition juridique de ce qu’est un créateur de contenu et l’interdiction aux marques d’envoyer des produits aux créateurs de contenu sans un accord qu’elles auraient préalablement demandé.
La fédération professionnelle des influenceurs met ainsi en place les fondements et les cadres de leur secteur d’activité avant que les autorités ne les imposent. Les marques et les consommateurs s’attendent désormais à plus de professionnalisme de leur part grâce à l’existence de l’Union des métiers d’influence et des créateurs de contenus.