De nos jours, les inquiétudes quant aux potentielles dérives liées aux technologies issues de l’intelligence artificielle (IA) sont nombreuses. Alors que l’utilisation du machine learning et de l’IA se démocratisent, et un an après le RGPD, la Commission Européenne plancherait, selon le Financial Times, sur une nouvelle réglementation. Ce projet fait écho à une polémique récente sur l’existence d’un réseau de télésurveillance utilisant la reconnaissance faciale à Londres. Une enquête sur un nouveau système de caméras de surveillance déployé dans le quartier londonien de King’s Cross a en effet été ouverte la semaine dernière. Ces appareils collecteraient chaque jour les données biométriques de dizaines de milliers de passants, sans leur consentement, alors que le règlement sur la protection des données personnelles entré en vigueur l’an dernier l’impose.
Une loi pour coordonner l’approche européenne sur les implications éthiques de l’intelligence artificielle
Si le RGPD couvre déjà le sujet de l’utilisation des données biométriques, c’est « un nouveau standard mondial pour la régulation de l’intelligence artificielle » que la Commission Européenne souhaite instaurer. Le projet est porté par la future présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit de présenter un projet de loi sur « les implications éthiques et humaines de l’IA » au cours des 100 premiers jours de son inauguration. Ces règles ont pour but de garantir aux citoyens européens des droits parfaitement clairs quant à l’utilisation des données obtenues au moyen de la reconnaissance faciale. Cette nouvelle loi impacterait notamment la manière dont est utilisée la reconnaissance faciale pour contrôler des espaces publics.
Il n’a pas fallu attendre une réaction de la Commission Européenne pour que les spécialistes de l’intelligence artificielle s’inquiètent de ses dérives : en 2016, des chercheurs en intelligence artificielle de Google, Microsoft, IBM, Facebook et Amazon se réunissaient au congrès “Partnership for AI” visant à définir les bonnes pratiques en termes d’intelligence artificielle. Néanmoins, et compte tenu de l’ampleur que prend l’intelligence artificielle et des avancées fulgurantes en la matière, le projet de loi de la Commission Européenne constitue une avancée considérable sur les plans juridique et politique.