Si internet était un pays, ce serait le troisième plus grand consommateur d’énergie au monde : la pollution numérique est invisible, pourtant elle est belle et bien présente.
Il existe deux types de pollutions générées par le numérique. La première concerne la production d’équipements informatiques. Selon une étude de WWF, il faut en moyenne 22kg de produits chimiques, 240 kg de combustibles et 1,5 tonnes d’eau pour construire un ordinateur. Selon cette même étude, en fin de vie, entre 70 et 90 % des déchets d’équipements électriques et électroniques ne suivent pas les filières de recyclage réglementées au niveau international. Il est assez difficile d’agir contre cette pollution autrement qu’en retardant au maximum l’achat de nouveaux équipements ou en se tournant vers des fabricants éco-responsables, par exemple Fairphone, l’une des premières entreprises à proposer des téléphones éthiques dont les matériaux sont recyclables. Entre la production et la fin de vie de nos équipements, il existe un autre type de pollution générée par notre usage quotidien du numérique, responsable de 2% des émissions totales de CO2 (soit autant que les transports aériens mondiaux). La raison principale à cela est que nos données sont stockées dans des data centers, contenant des milliers d’ordinateurs reliés à internet, qui tournent en permanence et qui nécessitent une alimentation électrique ainsi qu’un système de refroidissement adéquats.
Comment limiter notre impact environnemental numérique ?
Environ dix milliards de mails sont envoyés dans le monde chaque heure. Cet acte, bien qu’il soit anodin, utilise des quantités astronomique d’énergie. Un e-mail parcourt environ 15 000 kilomètres de câbles pour arriver à destination, et cela en passant par les fameux data centers.
On estime qu’un mail de 1 Mo correspond à 15 grammes de CO2. Imaginons que vous envoyez une trentaine de mails chaque jour pendant un an : la quantité de CO2 générée dépasse alors les 300 kg, soit l’équivalent de plusieurs milliers de km d’essence utilisés en voiture, un chiffre d’autant plus alarmant que 80% des mails ne sont jamais ouverts. D’ailleurs, et bien qu’ils soient le premier coupable, les mails ne sont malheureusement pas la seule raison de notre impact environnemental numérique. En fait, chaque action en ligne consomme de l’énergie, de la simple visite d’un site web à l’envoi d’un message.
Evidemment, il serait impossible de demander à tout le monde d’arrêter d’envoyer des mails. Néanmoins, chacun est en mesure d’agir avec des gestes simples, comme installer un filtre anti-spam, se désinscrire des newsletters sans intérêt, vider régulièrement sa corbeille ou boîte de spams, surfer sur le web via des navigateurs éco responsables comme Ecosia, ou encore penser à éteindre ses appareils lorsqu’ils ne sont pas utilisés.
Seulement 27 % des Français connaissent la notion d’écologie digitale, mais il est encore temps de changer la donne. D’ailleurs, nombreuses sont les entreprises qui commencent à sensibiliser leurs employés à ces gestes. Du côté de la Silicon Valley par exemple, les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) se sont engagés à utiliser des énergies 100 % renouvelables pour alimenter leurs serveurs, c’est-à-dire des énergies issues de panneaux solaires, d’éoliennes ou de barrages hydroélectriques. Et vous ?