En mai dernier, Emmanuel Macron a reçu Mark Zuckerberg à l’Élysée pour aborder la question de la diffusion de contenus haineux et de fausses informations sur Facebook.
Par le passé, Facebook a déjà collaboré avec différents gouvernements dans leurs lutte contre le terrorisme. Cette fois-ci, Facebook accepte pour la première fois de collaborer avec la justice d’un pays en matière de fake news et propos abusifs. Le géant américain s’est engagé à fournir à la justice française des données permettant d’identifier les utilisateurs qui relayent du contenu abusif, telles que leurs données de localisation ou leurs adresses IP, par exemple.
Comment se traduit cet accord ?
Jusqu’à présent, devant une plainte pour des contenus haineux, Facebook renvoyait les juges au Mutual Legal Assistant Treaty, un traité qui régit les échanges de données personnelles et de renseignements entre l’Europe et les États-Unis.
Ce processus étant fastidieux, le réseau social s’engage désormais à transmettre directement des informations au gouvernement français lorsqu’il s’agit de cas criminels impliquant des contenus de haine. Cependant, chaque contenu faisant l’objet d’une enquête sera d’abord analysée en amont par Facebook, qui se réserve le droit de refuser l’envoi de données si la demande est trop large, contraire aux droits de l’Homme ou sans fondement légal.
La lutte contre la cyberhaine en France
Aujourd’hui en France, la législation en termes de protection sur les réseaux sociaux est obsolète, puisqu’elle repose sur une directive de 2004. Elle est cependant remise à l’ordre du jour. En effet, cet accord entre Facebook et le gouvernement français fait écho à un projet récent de loi contre la cyberhaine, visant à combler ce vide juridique. Ce projet, actuellement discuté à l’Assemblée Nationale, prévoit l’obligation de retirer tout contenu manifestement haineux sous 24 heures.
Par ailleurs, d’autres réseaux sociaux se sont engagés contre la diffusion de propos haineux et de fake news. C’est notamment le cas de Twitter, qui a récemment racheté Fabula AI, une intelligence artificielle brevetée qui permettrait de détecter 80% des fausses informations relayées.