Les fake news sont le fléau des réseaux sociaux. Twitter y est particulièrement exposé et lutte depuis des années pour les éradiquer.
Depuis 2016 le réseau social, qui a eu un impact considérable sur les élections présidentielles américaines, est sous le feu des critiques, malgré sa tentative les années suivantes de désactivation des comptes diffusant de fausses informations. Une étude de la Knight Foundation montre d’ailleurs que ce fut un échec puisqu’elle estime à 80% ceux d’entre eux qui sont encore actifs aujourd’hui.
Jusqu’à présent, Twitter se focalisait sur des indices simples pour identifier le contenu abusif : si l’adresse mail du compte n’était pas confirmée, si la même personne utilisait plusieurs comptes simultanément, tweetait en rafale, mentionnait des comptes qui ne la suivaient pas, ou tout comportement qui pouvait évoquer une « attaque coordonnée ». L’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique (machine learning) ont toujours été la clé pour déceler les comptes relayant des fake news. Malheureusement, une grande part des fake news étant relayée automatiquement par des bots, il est difficile de réagir face à leur vitesse de propagation.
Twitter rachète Fabula AI
Twitter a cependant fait un pas de plus dans sa lutte contre les fake news cette semaine en rachetant Fabula AI. Dotée d’une équipe de renommée mondiale de chercheurs en apprentissage automatique, la startup londonienne a développé Geometric Deep Learning, sa propre technologie visant à détecter les manipulations de réseau.
Graph deep learning est une nouvelle méthode pour appliquer de puissantes techniques d’apprentissage automatique. Elle permet d’analyser des ensembles de données volumineux et complexes, et se différencie de l’apprentissage automatique traditionnel par sa capacité à relever le défi complexe et contextuel consistant à analyser correctement chaque message envoyé par un utilisateur de média social, bien intentionné ou pas. Cette intelligence artificielle serait en effet capable de détecter 93% des fake news sur le web.
Désormais installée dans les bureaux de Twitter, la start up développe son algorithme pour l’intégrer progressivement au réseau social.